Hum...Tu roulas sur le dos en gémissant faiblement. Une atroce lueur t’éblouissait. Tu soulevas tes paupières, ces portes que tu avais tenues closes depuis une bonne heure suite à une chasse laborieuse. Tu frissonnas à la vue du ciel écarlate. Le soleil mourrait entre les corniches orangées du camp, éclaboussant le monde d’hémoglobine. Une brise glacée acheva d’ébranler ta douce quiétude. Ainsi tu te levas, espérant que la marche chasserait tes cauchemars. Tu t’étiras à en trembler tout en secouant doucement ta queue, l’esprit engourdit. Tu te levas. Et fis quelque pas hasardeux. Par mégarde, tu trébuchas sur le nid d'un autre apprenti. Tu te relevas et l'examinas. À priori tu n'avais rien détruit. Soulagé, tu te glissas hors de l’unicellulaire. Des guerriers étaient avachi sur près du tas de gibier. Des chatons jouaient devant la pouponnière. Des apprentis s'entrainaient un peu à l'écart. Ceux-ci virent que tu les regardaient. Tu détournas rapidement le regard mais tu sentais qu'ils t'observaient. Pas toi non, tes yeux.
Tu en avais tellement honte.
Tu louvoyas entre les félins qui observaient l’assassina de l’astre. Tu atteignis la sortie sans un regard un arrière, aussi discret qu’une ombre. Tes pattes se délièrent de plus en plus, transformant ta marche tranquille en cavalcade. Ton expression, quant à elle, resta désespérément neutre. Tu ondulais entre les branches, l’esprit lourd et le cœur à vif. Le soleil mourant dardait sur toi ses derniers rayons, te rappelant les dernières forces de ton frère au nom similaire.
Soleil..., gémis-tu en retenant une larme. Pardonne-moi grand frère. Je ne voulais pas que ça arrive... Tu bondis par-dessus un arbre mort en contenant un sanglot. La vision du chat roux gisant dans une mare rouge brûlait tes rétines, refusant de partir. Ton coeur battait dans ta poitrine avec tant de force que tu crus un instant qu'il allait détruite sa prison d'ossements. Mais tu courrais. Encore et toujours. Tu ne voyais plus le décor autour de toi. Tu fuyais. Tu fuyais l'inévitable comme tu l'as toujours fait. Tu n'en pouvais plus. Tu avais comme une épée de damoclès suspendue au dessus de ta tête. Tu devais te débarrasser de ce poison.
Tu t’arrêtas, essoufflée, à limite entre vie et mort. Devant toi s’étendait une forêt de cerisiers. Les arbres rougies par le soleil courbaient l’échine sous la douce brise nocturne. Tu rejetas la tête en arrière, les yeux clos, savourant la quiétude de cet endroit. Ici, personne ne venait. Ou presque. Tu pouvais te prélasser, te détendre sans risquerien d'être dérangé. Aucun chat pour te harceler. Non, rien d’autre que toi, et les doux bruits de la nuit.
Seul... Tu soupiras d’aise. « Au fait, ce n’est pas toi, let chat bizarre aux yeux d'or ? » T’avait lancé un chaton, quelques jours auparavant. « Non, avais-tu simplement menti, le visage neutre mais le cœur serré. Pourquoi ? » La petite boule de poils avait haussé les épaules sans te croire. Tes yeux n’avaient jamais étaient de très bons menteurs. Tu avais vite mit fin à la conversation et profité d’une patrouille de chasse pour fuir. Mais, l’esprit porté par le silence du soir, tu ne pouvais t’empêcher de ressasser cette phrase en boucle. Tu sentais à présent les effluves d'un félin. Tu frissonnas sans rouvrir les yeux. Mais pourquoi quelqu'un venait-il te déranger ? Tu étais curieux. Aussi, tu avanças dans la forêt pour voir de quoi il en retournait. Tu arrives dans une clairière avec au centre l'uns des arbres le plus grands que tu n'ais jamais vu. Une femelle noire dormait sur les racines.
Une femelle du clan de l'Ombre. Vu sa taille, une apprentie. Qui est-elle ? Que fait-elle ici ? Ce n'était pas le territoire du clan de l'Ombre.. mais peut-être fuyait elle quelque chose ? Comme toi ?
Tu soupiras.
Dire que je ne l’ai pas vu une seule fois aux assemblées... Et pourtant, tu étais sûr de l'avoir déjà vue.
La femelle dormait toujours. Elle ne pouvait donc se rendre compte de ta présence. Et si elle se réveillait ? Peut-être qu'elle t'attaquerait ? C'est la dernière chose dont tu avais envie.
Soudain, tu marchas sur une brindille. Tu priais pour ne pas l'avoir réveillée, mais dans ton fort intérieur tu savais que c'était le cas. Tu regardas de gauche à droite, paniquée. Que faire ? Lui parler ? Quelle question stupide, quand on sait, combien tu es timide. Oubliant la jolie femelle, tu regagnas le couvert de la forêt.
Je savais que je n’aurais pas du traîner toujours à cette endroit, la nuit... Aussi silencieux qu’une ombre, tu observas à fuir l’inconnue de ta cachette.